20 expressions françaises anciennes (presque) disparues

Déménager à la cloche de bois, une expression très française
Déménager à la cloche de bois, une expression très française

La langue française a énormément évolué. Au point que certaines expressions françaises anciennes, pourtant si courantes autrefois, sont devenues presque obsolètes. Quelles sont ces expressions anciennes que l’on n’utilise plus au quotidien ? Retour sur 20 expressions qui devraient vous étonner. Pour naviguer plus facilement, vous pouvez utiliser le sommaire.

Déménager à la cloche de bois, une expression très française
Déménager à la cloche de bois, une expression très française

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Attention à ceux qui « yoyotent de la truffe »

Voilà une curieuse expression que certainement peu de Français connaissent. Le verbe « yoyoter » reste d’ailleurs encore inconnu des francophones du 21e siècle. Ce dernier a vu le jour dans les prisons françaises et signifie tout simplement, divaguer. De nos jours, nous nous plaisons à utiliser l’expression « avoir une araignée au plafond ».

A cœur vaillant, rien d’impossible

C’est toujours encourageant d’entendre cet adage célèbre, qui a été lancé au Moyen Age par un illustre personnage français, Jacques Cœur. Ce dernier, qui était argentier du roi Charles VII, en a même fait sa devise après avoir vécu quelques péripéties dans sa vie. Inscrite sur la façade de son hôtel à Bourges, cette vielle expression française revient souvent sur nos lèvres au quotidien pour parler du courage.

Compter pour des prunes parmi les expressions anciennes françaises encore utilisées

Les prunes sont à première vue des petits fruits délicieux, mais ils inspirent pourtant quelque chose qui ne vaut rien, du moins d’après cette expression assez courante. En effet, l’expression « Compter pour des prunes » remonte à l’époque des croisades au 12è siècle et signifie faire quelque chose pour rien. Ou encore faire beaucoup d’efforts inutilement. L’histoire raconte que les soldats, à défaut de ramener la victoire au roi, rapportaient des prunes pour se faire pardonner.

Déménager à la cloche de bois, une expression ancienne du 19e

L’expression “déménager à la cloche de bois” est apparue dans le 19e siècle, à l’époque où c’était très courant de voir des gens déménager par la fenêtre dans le but de quitter leur logement sans payer le loyer. Cette expression très française rarement utilisée dans le vocabulaire moderne signifie donc déménager en toute discrétion et sans communiquer sa nouvelle adresse.

Faire les 400 coups

Cette expression date de 1621, à l’époque où Louis XIII lançait une guerre contre les protestants. Il ordonnait à ses soldats de tirer successivement quatre cents coups de canon contre la ville de Montauban pour faire peur aux habitants. Mais ces derniers n’auraient pas du tout été intimidés et ils étaient au contraire en train de festoyer. C’est de cette attitude des montalbanais qu’est née l’expression « faire les 400 coups ». On utilise encore aujourd’hui et qui signifie donc « vivre contre la morale et les convenances ».

Mener une vie de bâtons de chaise

Les bâtons de chaise font allusion aux deux bâtons utilisés autrefois par les porteurs de chaise pour soulever les chaises des nobles. La vie de ces employés était fatigante, à l’image de leurs bâtons qui étaient soulevés, tirés, malmenés dans tous les sens à longueur de journée.

Cela fait alors penser à une personne qui mène une vie désastreuse, désordonnée, sans la moindre stabilité. Tel est le sens de cette expression ancienne : mener une vie de bâtons de chaise.

A lire : Quelques expressions très françaises très appréciées des Anglais

Quelques expressions anciennes françaises presque plus utilisées
Quelques expressions anciennes françaises presque plus utilisées

Mettre de l’eau dans son vin

Lorsque deux personnes se disputent à cause de leurs opinions divergentes, il faut parfois intervenir et trouver un moyen pour détendre un peu l’atmosphère. On utilisait donc, à l’époque, l’expression « mettre de l’eau dans son vin » pour désigner le fait d’apaiser les tensions. Désormais désuète, l’expression était pourtant très utilisée au Moyen-âge à l’époque où les gens avaient l’habitude d’adoucir le vin en y versant un peu d’eau.

Monter aux nues, parmi les expressions anciennes

On cite « Monter aux nues », un proverbe méconnu de la génération actuelle. Son origine remonte au 15è siècle. On utilisait celui-ci fréquemment à l’époque pour désigner une personne qui se met brusquement en colère. Toutefois, cette expression vieillotte peut avoir une toute autre signification, « avoir un immense succès ».

A lire : Histoire du français : retour sur les époques marquantes

Payer en monnaie de singe

Au 13e siècle, durant le règne de Saint-Louis, on était obligé de payer une taxe pour passer le pont reliant l’île de la Cité à la rue Saint-Jacques. Toutefois, les forains avaient trouvé une alternative. Ils faisaient faire un petit numéro à leur singe pour tromper le contrôleur afin de ne pas payer la taxe.

Cette image a alors été utilisée par la suite pour dire payer en fausse monnaie. L’expression ancienne payer en monnaie de singe est parfois même utilisée pour dire ne pas payer du tout.

Porte de Bourgogne à Bordeaux
Porte de Bourgogne à Bordeaux

Se casser la margoulette

La margoulette vient du mot « goule » qui signifiait gueule au 19e siècle. Ainsi, se casser la margoulette est donc une expression ancienne qui signifiait tomber en se faisant mal au visage. Dans le langage d’aujourd’hui, cette expression a été tout simplement remplacée par « se casser la gueule ».

Se casser la nénette pour rien

Penchons-nous sur ce jeu de mots en français. À l’évidence, nous ne nous sommes pas creusés les méninges pour rien afin de trouver les vieilles expressions françaises oubliées. Cette dernière expression signifie « s’être donné du mal ».

Rendue célèbre par Louis-Ferdinand Céline, la nénette résulterait de la déformation de « comprenette » et désigne la tête. À ne pas confondre avec la brosse à lustrer appelée « nénette » utilisée après la Seconde Guerre mondiale.

S’enluminer la trogne une des expressions anciennes

Voilà une drôle d’expression française ancienne que les jeunes d’aujourd’hui devraient connaître. En effet, les jeunes d’aujourd’hui adorent sortir la nuit, faire la fête jusqu’au petit matin et parfois même « se bourrer la gueule ».

Avant, à l’époque de nos arrières grands-pères, on disait plutôt « s’enluminer la trogne » pour dire boire à volonté jusqu’à avoir le nez rouge. Le mot « enluminer » a pour sens « illuminer », d’où cette expression.

Quelques expressions françaises anciennes qui disparaissent peu à peu
Quelques expressions françaises anciennes qui disparaissent peu à peu

Se monter le bourrichon, une des anciennes expressions françaises encore utilisées ?

« Inutile de se faire des illusions », voilà le sens actuel de ce jeu de mots considéré comme l’une des anciennes expressions françaises oubliées. Si l’histoire du français vous passionne, vous n’êtes pas sans savoir que le bourrichon désigne un panier. Dans l’argot ancien, ce mot représente aussi la tête d’une carafe, par exemple. Difficile de faire le lien, et pourtant, monter le bourrichon à une personne signifie, en gros, mener cette personne en bateau.

Tourner en bourrique

La bourrique ou l’âne est un animal auquel on attribut que peu de sagesse. De façon péjorative, on le prendrait même pour une bête stupide et un animal impatient. C’est bel et bien le sens de cette expression, synonyme de “rendre fou”. Dans la vie courante on l’entend souvent auprès de parents qui l’utilisent avec leurs enfants. Notamment pour exprimer un énervement au plus haut point, une perte de patience ou encore l’exaspération.
L’origine exacte de cette expression est un peu moins claire. Mais il semblerait qu’on la retrouve ces origines dans la littérature du début du 20ème siècle. “les Kellner se gaussaient, le goguenardant et tournant en bourrique, vint s’attabler (…)” dans le livre de William Ritter, Leurs Lys et leurs Roses, édité en 1903 aux éditions Mercure de France. Ou encore  “il le fera, bien sûr, tourner en bourrique…ce vieux chéri !” dans le livre de Eugène Sue, Les mystères de Paris, publié en 1844.

Tailler des croupières

L’origine de cette expression populaire d’autrefois remonte au 17 e siècle, à l’époque où les chevaux étaient encore les seuls moyens de locomotion. La croupière est un lien en cuir utilisé pour bien fixer la selle du cavalier. Ainsi, en temps de guerre, les cavaliers n’hésitaient pas à couper les croupières de leurs adversaires afin de les déstabiliser. C’est de là qu’est apparue l’expression tailler des croupières, qui signifie donc « causer des ennuis à quelqu’un ».

Tirer vos guêtres, parmi les expressions françaises anciennes

Lorsqu’on se trouve dans une situation compliquée et qu’on ne trouve plus de solution pour s’en sortir, la seule option reste la fuite. C’est justement le sens de cette expression qui signifie aussi s’en aller ou fuir un lieu en courant, sachant que le mot guêtre désigne une chaussure qui couvre la jambe. Attention toutefois de ne pas la confondre avec l’expression « trainer ses guêtres », qui veut dire flâner dans un lieu donné.

Tirer les marrons du feu

Très appréciée par les amoureux de la langue française d’autrefois, cette expression vieillotte a pourtant disparu de la circulation. Mais vous pouvez toujours la remettre au goût du jour et l’utiliser dans vos discussions pour désigner une mauvaise action, ou une action égoïste.

Sachez toutefois que l’expression a été raccourcie puisqu’on disait au début « tirer les marrons du feu avec la patte du chat », qui signifie plutôt entreprendre une action à risque en faveur d’autrui. Le sens a donc bien changé.

Vous vous en tamponnez le coquillard ?

Impossible de s’en tamponner le coquillard surtout lorsque l’on se plait à apprendre la langue française. Vous l’avez compris, ce jeu de mots, comptant parmi les anciennes expressions françaises, signifie s’en moquer complètement. On l’a entendu pour la première fois au 19e siècle et il a subi plusieurs variantes. Notons qu’au XIXe, le mot « coquille » désignait le sexe masculin. De nos jours, on se plait davantage à dire « je m’en bas l’œil ».

Vous avez envie de laisser pisser le mérinos ?

Pour clore ce petit tour des expressions françaises anciennes oubliées, nous redécouvrons cette curieuse expression qui signifie « laisser tomber » ou « laisser dire ». Rappelons que le mérinos désigne une race de mouton venu d’Espagne.

Jadis, l’expression « laisser pisser la bête » était davantage utilisée au 19e siècle et signifiait qu’il fallait faire une pause pour permettre aux attelages de se soulager. De nos jours, nous entendons l’expression « laisser courir » ou bien encore « laisse béton » popularisée par Renaud dans le courant des années 70.

Vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué

Ceux qui connaissent les fables de la Fontaine savent que cette vieille expression française est la morale de la fable L’Ours et les deux compagnons. Cette fable raconte l’histoire de deux hommes qui promettaient à un tavernier de lui offrir la peau d’un ours qui terrorisait la ville contre l’effacement de leurs dettes. Mais l’histoire dit que c’est l’ours qui en sort vainqueur au grand dam des deux compagnons qui avaient eu tort de crier victoire avant même d’avoir gagné. D’où le sens de l’expression “Il ne faut pas vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué”, utilisée pour calmer l’arrogance de certains.

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40 commentaires
  1. Ma maman utilisait souvent l’ expression « Se casser la margoulette » quand elle voulait me signifier un danger . :« Tu vas te casser la margoulette ma fille » ( dans les années 50 à 70 )

    1. Je vous remercie pour votre commentaire ! Effectivement, de mon coté, j’ai également entendu cette expression mais dans les années 90 à 2000 donc je suppose qu’elle n’a pas encore totalement disparue. Le mieux est peut être de la réutiliser pour que celle-ci survive et soit de nouveau réemployée par la jeune génération 🙂

      1. L’ayant toujours entendu dans le cadre familial /amicale,j’ai cru que c’était une expression typiquement Provençal . J’ai 43 ans et je l’utilise pour des enfants, et mon fils de 20 ans l’utilise aussi.

    1. merci Luc pour les encouragements ! C’est surtout grâce à nous tous, membres de la communauté francophone !

    1. Vous devez être jeune alors ? Moi, à part tailler des croupières, je connais toutes les autres et plusmême. Je dois dire que mes parents en connaissaient beaucoup comme « partir comme une hache qui démanche » ou « avoir une mine de curé de canton ».

  2. Il m’arrive encore parfois d’utiliser l’expression « se casser la margoulette ».
    Je connais l’expression « payer en monnaie de singe »mais je ne l’ai jamais utilisé.

  3. Dans ma famille on disait : se casser la margoulette quand quelqu’un tombait et se blessait.
    Le mot guelle était réservé aux animaux.
    Une vie de barreaux de chaise aussi était employé dans ma famille.

  4. Se casser la margoulette est encore utilisé dans ma famille et ailleurs. Mais, je n’ ai jamais entendu aucune des autres. C’est toujours très intéressant de voir l’origine des expressions!!

    1. Avec la neige et la glace on imagine bien qu’il n’est pas rare de se casser la margoulette du côté de Québec !

  5. Ceci dit, il y a des expressions qui survivent sans plus correspondre à une réalité, comme raccrocher le téléphone ou tirer la chasse dans les toilettes …

    1. Effectivement bien que le téléphone soit sans fil de nos jours, cette expression persiste dans la vie courante !

      1. Chez nous c’était tirer la chaîne, pour actionner la chasse d’eau.
        Il y a aussi il pleut des hallebardes
        Manger les pissenlits par la racine

  6. Toutes ces expressions étaient encore couramment utilisées dans mon enfance. A l’exception de se casser la margoulette, elles le sont encore toutes, mais évidemment plus rarement. En langage sms ça ne doit plus être possible !

    1. Effectivement, ces expressions anciennes françaises recourent plus du langage parlé que du langage écrit. Au moins dans la vie du “tous les jours”. Mais ensemble on peut les faire revivre ?

  7. E Macron a utilisé très récemment l’expression :”Tailler des croupiéres” dont j’ignorais jusque là la signification ….Les autres me sont familières …

  8. Baragouiner (Québec) : Lorsque la personne a de la difficulté a s’exprimer ,dans une langue étrangère ou de la difficulté a trouver ses mots..
    Une expression qui tire son origine de la langue bretonne et plus particulièrement de deux mots : «bara» qui désigne le pain et «gwin» qui signifie vin. Selon la légende, ces deux denrées auraient été les principales revendications des soldats bretons lors de la guerre de 1870, qui réclamaient ainsi à boire et à manger.

  9. on dit aussi ; tirer la chaîne . en effet, le réservoir d’eau était fixe sur le mur tout en haut de la cuvette et une chaine était fixée sur son coté, on la tirait pour actionner la chasse d’eau.

  10. Merci pour ce rappel d’expressions familières que j’utilise parfois encore… j’aime cette manière d’animer la langue, de lui donner de la coloration historique…

  11. se mettre (ou se cuire) la rate au court-bouillon (se faire du mauvais sang ; se faire du souci ; se stresser de façon excessive ; se donner du mal ; se faire un sang d’encre)

  12. Disparues? La moitié de vos expressions sont encore utilisées tous les jours:
    1. Mettre de l’eau dans son vin
    2. Monter aux nues
    3. Payer en monnaie de singe
    4. Se casser la nénette pour rien
    5. Se monter le bourrichon
    6. Tailler des croupières
    7. Tirer les marrons du feu
    8. Vous vous en tamponnez le coquillard

    1. Merci Ahmed de nous rappeler que ces expressions françaises anciennes n’ont pas complètement disparues. Avez-vous des suggestions ?

  13. Ce serait dommage de mettre sur un pied d’égalité les expressions anciennes et poétiques qui ont gardé leur panache avec les expressions vieillottes voire ringardes (style tailler des croupières, on s’en tamponne le coquillard… .etc. !). Les expressions françaises peuvent être très belles. Les expressions “Porter aux nues” et “monter aux nues” n’ont rien à voir avec le fait de se mettre en colère, c’est uniquement en rapport avec le fait d’être excessivement élogieux envers une personne, un navet au cinéma ou autre, qui n’en vaut pas la peine. Ne vous fiez pas trop au Wiktionnaire, j’y ai relevé plusieurs erreurs… En allant sur ce site, vous verrez que l’expression existe dans plusieurs langues et qu’elle a toujours le sens de louer à outrance !

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