Origines et petites histoires de 10 expressions parisiennes

Entrée du café de Flore dans le 6ème © Pariscrea.com
Entrée du café de Flore dans le 6ème © Pariscrea.com

La langue française se prête volontiers à de nombreux jeux de mots amusants. Elle a aussi donné naissance à de belles expressions qui ont vu le jour dans les rues de Paris : les expressions parisiennes. Certaines sont nées des plumes de grands écrivains s’inspirant dans les artères bruyantes de la capitale animée de la France. D’autres sont issues de l’argot parisien dont on a constaté la disparition progressive depuis les années 1970. On a fait quelques recherches pour vous. Et l’on a également été bien aidé par les commentaires pertinents de nos lecteurs que l’on a intégrés dans notre article au fur et à mesure. Retour sur les origines des expressions parisiennes.. c’est parti !

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Origine des expressions parisiennes
Origine des expressions parisiennes

” Payer en monnaie de singe ” ou payer en nature

Nous retrouvons souvent le nom des animaux dans les expressions françaises comme le « payer en monnaie de singe ». Ce jeu de mots fait cependant partie des expressions parisiennes qui remontent au Moyen Âge. À son origine, cette expression évoquait un mode de paiement en nature pour tous les commerçants passant par le Petit-Pont qui reliait la rue Saint-Jacques à la Cité de Paris au 13e siècle.

” Être charrette ” ou être en retard dans son travail

Parmi les nombreuses expressions parisiennes, nous retrouvons également le terme « être charrette » qui a vu le jour au 19e siècle. Ce dernier est sorti du jargon des architectes parisiens étudiant à l’École nationale supérieure d’architecture Paris-Malaquais. Ayant souvent du travail à faire en urgence, les architectes faisaient souvent appel aux charrettes des vendeurs de rues colonisant la gare Montparnasse pour se déplacer et finir leur projet par la même occasion. Faisant partie des anciennes expressions françaises, cette dernière signifie tout simplement « être en retard dans son travail ».

La Tour Eiffel monument incontournable pour visiter Paris © Vivre Paris
La Tour Eiffel monument incontournable pour visiter Paris © Vivre Paris

” Métro, boulot, dodo ” une des expressions parisiennes contemporaines

L’une des expressions parisiennes encore très utilisées de nos jours reste sans nul doute le dicton « métro, boulot, dodo ». Celle-ci trouve sa place dans les nombreuses expressions populaires françaises datant des années 50 et 60. À ses origines, ce jeu de mots était censé mettre en avant le rythme effréné du quotidien des Parisiens. Il fut inventé par le créateur de la librairie du Zodiaque occupant la rue Monsieur-le-Prince. On retrouve également cette formule dans une chanson d’Eddy Mitchell et de Balavoine.

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” Être chocolat ” sans s’en rendre compte

C’est, à l’évidence, dans les rues de Paris que les expressions parisiennes les plus populaires voient le jour à l’exemple du jeu de mots « être chocolat ». Signifiant « se faire duper », ce jeu de mots était souvent utilisé par les joueurs de Bonneteau. Il s’agit d’un jeu d’argent clandestin pratiqué dans les rues décrépies dans le courant du 14e siècle.

“Aller lansquiner un chouïa dans le loinqué du jar”

Mise en avant par un de nos lecteurs, dont la famille est parisienne depuis le début du 19ième sècle, “aller lansquiner un chouïa dans le loinqué du jar” est une pépite. Cette expression signifierait…aller faire pipi dans un coin du jardin. Difficile de remonter son origine exacte mais on peut supposer qu’elle provient de l’argot parisien. Il semblerait qu’il y ait consensus sur le verbe “lansquiner” qui signifie “Pleuvoir” et “Uriner” en argot. Par ailleurs, “loinqué du jar” désigne sans trop de questionnement “le coin du jardin”.

Entrée du café de Flore dans le 6ème © Pariscrea.com
Entrée du café de Flore dans le 6ème pour pratiquer les expressions parisiennes © Pariscrea.com

” Un Rifflard ” ou ” Riflard ” parmi les expressions parisiennes du 19e

Il semblerait que Louis-Benoit Picard, acteur, dramaturge et directeur de troupe soit à l’origine du “rifflard”. Qui s’écrit également “riflard”. Parisien de souche, Louis-Benoit Picard écrit en 1801 la pièce La Petite Ville mettant en scène Riflard un personnage au caractère amusant apparaissant avec un parapluie. Pour la petite histoire, vous trouverez la statue de Louis-Benoit Picard sur la façade l’Hôtel de Ville de Paris et sa tombe au cimetière du Père Lachaise.

La ” boulangère ” une des expressions parisiennes sulfureuses

Parmi les termes sulfureux de la langue française, on peut citer le mot « boulangère ».
Effectivement, au début du 18e siècle, ce mot désignait une prostituée occasionnelle. Tirant son nom du latin proxeneta, le mot « proxénète » désigne un individu s’entremettant pour un marché. Cela nous rappelle l’histoire de Madame Claude, vraisemblablement la plus célèbre entremetteuse parisienne des trentes glorieuses.

“Faire du boucan” une des expressions parisiennes coquines

Vous le savez sans doute la langue française regorge d’histoire sulfureuse. L’histoire de l’expression « faire du boucan » amusera certainement certains francophones.
Selon le dictionnaire comique de 1718, ce jeu de mots évoquait les ébats orgiaques des couples. À l’origine, le ” boucan ” désignait un lieu de débauche… et c’est bien à Paris que le plus vieux métier du monde a la plus d’historique. Retrouvez notre article dédié aux expressions coquines de la langue française.

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Milord, un riche anglais fortuné ?

Parmi les petites histoires salées de la langue française, on retiendra aussi le mot en français « milord ». On utilisait ce terme au 18e siècle pour pointer du doigt le « proxénète entretenu par une fille galante ». Il faudra attendre le 19e siècle pour que ce mot change de sens. Il désignera le riche et distingué Anglais fortuné qui foule le sol de Paris.

Saint-Lazare un lieu d’expression parisienne équivoque

Mais il n’y a pas que dans les termes et expressions que les locuteurs francophones dénicheront les petites histoires salées de la langue française. Certains lieux avaient aussi leur petite histoire sulfureuse, comme « Saint-Lazare ». Durant la première moitié du 19e siècle, Saint-Lazare était un hôpital-prison qui veillait au contrôle sanitaire et au traitement des prostituées.

Comment pratiquer les expressions parisiennes ?

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Julien pour Toploc

16 commentaires
  1. Les exemples donnés ne contiennent pas vraiment l’explication précise des expressions!! sauf peut-être “être charrette”; être chocolat : ok, le bonneteau, mais se faire avoir n’est pas l’apanage de ce jeu !! il y a un lien avec l’expression ” être marron” , pour sûr !!
    Pour le “métro-boulot-…” , pourquoi mettre en illustration une gravure montrant l’exposition universelle de 1889 alors que le Métropolitain parisien fut créé et inauguré pour celle de …1900 ??

    1. En ce qui concerne les illustrations, malheureusement, il existe peu d’images libres de droit, donc nous utilisons parfois des images avec seulement un léger rapport avec l’article mise en ligne. De plus, l’illustration n’est pas rattachée au paragraphe « Métro, boulot, dodo ». Celle-ci a été seulement utilisée pour rendre plus agréable la lecture de l’article.

    1. Avec plaisir 🙂 Je vous remercie pour le partage de notre article sur votre groupe, c’est très gentil de votre part ! N’hésitez pas à parcourir nos autres articles sur la langue française.
      A bientôt,
      Julien de Location-Francophone

  2. Non, être charrette ne veut pas dire « être en retard AU travail » mais « être en retard DANS son travail » et devoir, par voie de conséquence, travailler jour et nuit pour rendre son projet en temps et en heure. C’est d’ailleurs plus ou moins ce que vous expliquez…

    1. Merci de nous avoir fait remarquer cette erreur. L’article a été écrit par un invité et il a du sûrement passer à travers la relecture. Effectivement, vous avez raison, l’expression « être charrette » signifie être très proche ou en retard du délai imposé pour rendre son projet. Nous avons corrigé l’erreur. Merci encore !

  3. bonjour
    je pense qu’il y a des expressions plus typiquement parisiennes, quine sont pas reprises ailleurs comme par exemple “bignole” pour concierge ou “brichton” pour parler du pain…. quant à leurs origines, je les ignore totalement.
    cordialement

    1. Bonjour Madame Bourdon,
      Je vous remercie pour ces expressions que je ne connaissais pas ! J’imagine que nos lecteurs seront contents d’apprendre celles-ci. Il est vrai qu’ils existent bien d’autres expressions typiques de Paris qui au fil des siècles sont moins ou malheureusement plus du tout utilisées …
      Si vous en connaissez d’autres, n’hésitez pas à les partager avec nous.
      Je vous remercie pour votre commentaire et vous souhaite une agréable journée.
      Bien cordialement,
      Julien de Location-Francophone

      1. L’argot parisien est issu principalement de l’argot dit des voleurs ainsi que l’argot des métiers. Sa disparition progressive dans les années 70 est due en partie par les différents changements sociologique et démographique de la population parisienne. La banlieue de Paris ainsi que les vieux quartiers ont tout de même continué à utiliser celui-ci mais sous une forme évoluée.

  4. Mon père utilisait l’expression “aller lansquiner un chouïa dans le loinqué du jar ” Je vous laisse deviner ce que cela veut dire. Ma famille est parisienne depuis 1805, à peu près…

    1. Merci pour votre contribution. Est-ce que vous donneriez une piste de compréhension ? Nous ferons les recherches qui s’imposent et ajusterons l’article.

  5. Un Riflard pour un parapluie
    ( d’après je crois une pièce de théâtre des boulevards dont le personnage principal portait un grand parapluie) on dit aussi un pépin (origine?…) Mais plus usité que Riflard

    1. Merci Rivaton pour votre commentaire juste et pertinent sur ces expressions parisiennes. D’après nos recherches il semblerait que c’est l’auteur dramaturge Louis-Benoit Picard qui a écrit en 1801 la pièce La Petite Ville mettant en scène Riflard. C’était un personnage au caractère amusant apparaissant avec un parapluie !

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