Que faut-il savoir sur la langue française au Québec ?

La nature au Canada et la langue française au Québec © DR
La nature au Canada et la langue française au Québec © DR

Après avoir parlé de la langue française en Suisse nous nous arrêtons aujourd’hui sur la place de la langue française Québec. Connaissez-vous les particularités du français québécois ? Explications sur l’histoire de la langue française au Québec, sur son usage et sa popularité. Rassurez-vous contrairement à ce que certains affirment, l’Agence de Statistiques du Canada qui a rectifié son rapport sur la situation linguistique au Québec en 2017 (voir ci-dessous) nous prouve que la langue française tient toujours sa place au Québec.

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Langue française Québec : un peu d’histoire

Place de la langue française au Québec
Place de la langue française au Québec © DR

Jacques Cartier arrive au Québec en 1534

Pendant le règne du roi François Ier (1515-1547), ce dernier a ordonné à une équipe d’explorateurs, emmenée par Jacques Cartier, de faire une expédition pour rechercher ule chemin plus simple menant en Chine. Mais l’équipe que le roi a mandatée pour cette expédition a fini par atterrir dans un territoire de la province du Québec, qui était à l’époque la péninsule de la Gaspésie.

Cette découverte sonne alors le début de l’immigration des colons français en Amérique du Nord. C’est la naissance de la Nouvelle France et donc l’arrivée de la langue française au Québec et sur tout le territoire. Les années passent et la communauté française dans cette province située à l’est du Canada ne cesse de s’agrandir.

Le français devient langue officielle du Québec en 1974

Le français quant à lui a trouvé sa place en devenant la langue officielle du Québec au mois de juillet 1974. Les statistiques confirment d’ailleurs la suprématie de la langue de Molière sur le territoire, avec plus de 94% des locaux qui connaissent et comprennent la langue.

Langue française Québec : le français québécois 

Drapeau du Québec et de la France
Drapeau du Québec et de la France

88% des québécois parlent français au quotidien

Utilisée quotidiennement par une grande majorité de la population, la langue française au Québec a peu à peu évolué au fil du temps pour devenir ce que l’on appelle le « français québécois ». Il s’agit d’une variante du français tel qu’on le connait, avec des différences notables au niveau des mots et des expressions utilisées.

Les mots du français québécois

Ainsi, les québécois utilisent « Allô » pour dire « Salut », « Bonjour » pour dire « Au revoir », « brunante » pour dire « crépuscule », « barrer » pour dire verrouiller, ou encore « gomme » pour « chewing-gum ». Aussi, le mot « débarbouillette » remplace « Gant de toilette » dans le français québécois, « serpillère » du français métropolitain est quant à lui remplacé par « moppe », « torchon » par « guenille », « glouton » par « carcajou » et bien d’autres encore…

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Ce que l’on remarque aussi dans la langue française au Québec, c’est le fait qu’elle a gardé des vieux mots de français que l’on n’utilise plus au quotidien en France. On retrouve par exemple le verbe « magasiner », conservé dans le français québécois, mais qui a pourtant été remplacé par l’expression plus moderne « faire du shopping ».

Langue française Québec : le français en déclin

Français au Canada langue française Québec

Charles Castonguay questionne le déclin du français

Charles Castonguay est un sociologue canadien qui vient de publier “le français en chute libre”. Interrogé par le média francophone TV5Monde ce dernier indique, chiffres à l’appui, que le francais est en déclin.

Le français au Québec est en déclin ! Charles Castonguay, dans son livre récemment publié “le français en chute libre”, relance le débat. Ces dernières années, le Québec a énormément fait parler de lui concernant son recrutement massif de travailleurs. Avec environ 50 000 migrants par an, dont la majeur partie anglicisés, le futur de la francophonie semble à nouveau au centre des préoccupations des francophones séjournant au Québec.

Sujet qui n’est pas une nouveauté puisque une enquête destinée au ministère du Patrimoine datant de 2015 affirmait que près des trois quarts des habitants francophones semblent inquiets quant à l’avenir du français au Canada. Toutefois il semblerait que certains chiffres sur la baisse du français et la croissance de l’anglais ont été surestimés par l’agence Statistique Canada en 2017. Sans oublier le fait, et cela semble indéniable, que le bilinguisme offre des opportunités.

Le français chute sous les 80% en poids de la langue maternelle

D’après l’article TV5MOnde (Quel avenir pour la langue francaise ?), Charles Castonguay avance : « Sur le plan démographique on constate, depuis le début du 21e siècle, un déclin à une vitesse jamais vue dans l’histoire des recensements du poids du français, tant en ce qui concerne la langue maternelle que la langue parlée plus souvent à la maison. C’est un déclin extrêmement rapide en l’espace de seulement 15 ans.” “Si on regarde le poids de la population selon la langue maternelle, le français a chuté sous les 80% pour la première fois depuis que l’on pose cette question, soit depuis 1901, donc pendant un siècle, le poids de la majorité de la langue maternelle française s’est maintenu au-dessus des 80% et là, ça a plongé à 78% au dernier recensement, et tout indique que cela va se poursuivre”.

70% des francophones pensent que le français au Québec est en danger

En dépit des efforts réalisés par le gouvernement québécois afin de réimplanter la langue française dans les PME, les résidents francophones se disent inquiets de l’avenir du français au Canada. Certes, nous parlons d’une minorité, puisque l’enquête a été menée sur 1501 individus, sondés au Canada en 2015. Cependant, les trois quarts semblent soucieux de l’avenir du français.

70 % des francophones pensent que le français est en danger au Québec. C’est le cas dans la ville d’Ottawa qui devrait cependant être en mesure d’assurer la protection du bilinguisme dans tout le pays.

Les résultats du sondage stipulent également que près de 95 % des francophones souhaitent que les futurs diplômés aient « connaissance pratique » de la langue française et de l’anglais. On revient sur la question du bilinguisme plus tard dans l’article.

Langue française Québec : un recul surestimé

Paysage hivernal au Canada langue française Québec
Paysage hivernal au Canada © DR

Des statistique sur l’usage du français rectifiées favorablement en 2017

Mis en avant par lefigaro, l’agence Statistique Canada a effectivement rectifié son rapport sur la situation linguistique au Québec en 2017. De ce fait, les chiffres concernant l’usage du français au Québec dans la sphère privée et familiale ont légèrement été modifiés.Conclusion, le recul du français et la croissance de l’anglais ont été surestimés.

La langue français au Québec comme langue d’usage est en baisse 

L’agence Statistique Canada a révisé son dernier rapport sur le français au Québec. Effectivement, sa dernière analyse a identifié à tort près de 55 000 individus supposés avoir comme langue d’usage l’anglais. Au lieu de 78,4 % en 2016, annoncé dans le précédent rapport, les chiffres passent donc à 79,1 % en 2016, selon le nouveau rapport.

Mais le français garde sa position dans la sphère privée

Mais le français au Québec ne semble pas pour autant avoir diminué, notamment dans la sphère privée. Au contraire, le français est en hausse avec 87,1 % en 2016 contre 87 % en 2011. À la maison, une baisse a cependant été constatée en ce qui concerne l’usage unique de la langue française. En effet, 72,8 % des Québécois privilégiaient la langue de Molière au foyer en 2011 contre 71,2 % en 2016.

Langue française Québec : bilinguisme anglais

Le Château Frontenac situé dans le Vieux-Québec et surplombant le fleuve Saint-Laurent langue française Québec
Le Château Frontenac situé dans le Vieux-Québec et surplombant le fleuve Saint-Laurent

La langue français Québec et l’anglais se stabilisent pour plus de bilinguisme  

Les données communiquées par l’agence Statistique Québec semblent également avoir été modifiées. Comme le français au Québec, la langue anglaise est en hausse au foyer. Celle-ci est passée de 19,2 % en 2016 contre 18,3 % 5 ans plus tôt. Le même cas se présente dans la sphère privée. Une petite baisse a aussi été constatée. Les Québécois privilégiant la langue de Shakespeare dans le domaine privé sont passés de 6 % en 2016 contre 6,2 % en 2011. Notons que 44,5 % de la population est concernée par le bilinguisme français-anglais.

Le français 5ème langue la plus parlée dans le monde

Malgré cette divergence d’opinions entre les francophones et les anglophones qui, soit dit en passant, sont près de 34 % à envisager un avenir prospère du français au Québec. Et il est vrai que dans un environnement international qui s’anglicise, le français 5ème langue la plus parlée dans le monde et 3ème langue des affaires ainsi que la culture française sont des atouts. Le français au Québec connaîtra sûrement des jours meilleurs dans les années à venir.

Le bilinguisme comme “liant identitaire”

Car si les avis divergent, chacun accepte cependant l’idée que cette dualité linguistique est un avantage indéniable dans le secteur de l’emploi. Le rapport publié sur le journal Le Devoir assure que 80 % des personnes sondées sont d’accord sur ce point. Selon eux, le bilinguisme joue le rôle de « liant identitaire ». L’usage du français au Québec et de l’anglais est une manière de faciliter le dialogue entre chaque Canadien.

Langue française Québec : l’essor de l’arabe

La nature au Canada © DR
La nature au Canada © DR

L’arabe une troisième langue migrante en hausse au Canada ?

Pendant que les anglophones et francophones luttent pour la première place, une troisième langue commence à sortir du lot. Effectivement, du côté des langues immigrantes, c’est l’arabe qui occupe actuellement la première place. Les statistiques affirment que, par rapport à 2011, 213 055 individus communiquent actuellement en arabe à la maison, soit une hausse de 23,7 %. Cette hausse ne semble cependant pas encore faire de l’ombre au français au Québec qui espère accroître sa notoriété depuis que le Canada sollicite de nouveaux travailleurs francophones.

Et vous que pensez-vous de la situation du français au Québec ?

Julien pour Toploc

5 commentaires
  1. Ce que vous oubliez de dire, c’est que le français québécois a conservé intacts les sons IN et UN. Ainsi, chez nous on achète UN PAIN (prononcer PIN) et non pas AN PAN. Je raconte souvent que la première fois où j’ai voulu acheter UN PAIN à Paris, la vendeuse m’a repris en me disant « Ah! Madame désire AN PAN ». On ajoute aussi un petit S après les consonnes Ts et Ds comme dans TsU DsIS, un peu comme le THIS anglais!

    1. Merci beaucoup pour ces précisions ! Effectivement, il existe bien d’autres spécificités et subtilités propres au français québécois et il serait difficile de toutes les lister. On retrouve de nombreuses similitudes avec le français de certaines régions de France, Belgique et Suisse !
      A titre personnel j’adore l’accent québécois et les accents en général, ils me font voyager ! Je pense que les discutions seraient bien tristes si l’on parlait tous avec le même accent !
      Encore un grand merci pour votre commentaire 🙂

    2. c’est marrant. J’entends les québécois dire “un ü pin ü” . C’est pas une critique, c’est juste que ce qu’on entend d’un pays à l’autre peut-être différent. J’aurais j’amais pensé qu’on puisse entendre an pan quand on dit un pain

  2. Je suis désolée mais pourquoi les gens pensent-ils qu’en France on dit “faire du shopping” alors que la plupart de ce que je connais disent “faire les magasins”.
    “faire du shopping” est une expression moche que l’on rencontre dans les magasines mais qui n’est pas tant utilisé que ça dans le langage courant.

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