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Une semaine de vacances, c’est assez pour se dépayser de manière totale, le tout à proximité de chez soi. Je décide de partir en solo, à vélo, en itinérance, le long de l’EuroVélo 4, sur la portion bordant le nord de la Bretagne : de Morlaix à Cancale. 5 jours de plaisir, de liberté, d’exploration et de rencontres. Au fil des 400 kilomètres et 4200 mètres de dénivelés positifs parcourus.
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5 jours sur la Vélomaritime
L’EuroVélo 4, dont la partie Française est connue sous le nom de Vélomaritime, offre un parcours de 1500 km, s’étendant le long de la Manche et allant jusqu’à la Mer du Nord. Si l’on continue l’EuroVélo 4 sur sa partie continentale, alors le voyage peut se prolonger jusqu’à Kiev.
Ici, j’ai choisi de partir 5 jours, et d’explorer la côte nord de la Bretagne, ma région natale, dont je ne connais que peu la partie nord. Cette portion se concentre sur les Côtes d’Armor, région qui regorge d’endroits à découvrir.
Voici la décomposition des différentes étapes :
- Morlaix – Trébeurden: 85km, +1080m dénivelé positif
- Trébeurden – Bréhat: 73km, +760m dénivelé positif
- Bréhat – Saint-Brieuc: 71km, +800m dénivelé positif
- Saint-Brieuc – Saint Jacut de la mer: 89km, +860m dénivelé positif
- Saint Jacut de la mer – Cancale: 65km, +700m dénivelé positif
Pour ce séjour en itinérance à vélo sur l’EuroVélo 4, je prends mon vélo de route, avec un chargement de type bikepacking. J’ai une sacoche de selle, la tente et le matelas sous le guidon, et un sac à dos. C’est la première fois que j’opte pour ce type de chargement, c’est l’occasion idéale pour essayer.
Je suis chargé à l’essentiel, mais j’ai normalement de quoi à affronter de sacrées différences de températures, faire mon bivouac, manger avec mon réchaud, le tout dans un paquetage assez léger à mon goût.
EuroVélo 4 : Jour 1 – Morlaix à Trébeurden
Je décide de me rendre à Morlaix en TER, ce qui me permet de transporter mon vélo non démonté dans le train. Petite note utile, en été, la région Bretagne demande à ce que les places vélo soient réservées, probablement pour contenir la demande grandissante.
J’arrive donc à Morlaix vers 12:30, et ma première étape sera le magasin Décathlon du coin, pour compléter mon équipement. Note à moi même : faire une checklist voyage à vélo + bivouac, pour être sur de ne rien oublier la prochaine fois. Je profite du magasin pour faire le plein de barres de céréales, essentielles à la bonne forme de mes jambes.
Je reprends donc la route sans avoir pu profiter des plages de Morlaix. Très vite, me voilà plongé dans des sentiers en sous bois. J’avais regardé le profil de mon parcours en termes de kilomètres et de dénivelé, sans trop prêter attention aux surfaces rencontrées. Je suis donc un peu surpris par le terrain qui n’est pas aussi lisse qu’une jolie portion de route.
L’autre point à remarquer, c’est le dénivelé, qui se fait bien sentir. En effet, on plonge sur les plages, avant de remonter sur les falaises, les pentes sont parfois fortes (> 10%), je me demande comment font les gens qui ont un chargement qui semble trois fois plus important que le mien.
La plupart de l’étape s’effectue le long de la mer, mais à Saint-Michel-en-Grêve, la route repart dans les terres pour rallier Lannion, en empruntant une ancienne voie de chemin de fer. La voie suit la rivière du Kerdu dans un premier temps, sur une portion montante mais très agréable, en sous bois.
Camping à Trébeurden 🏕
Quelques kilomètres après Lannion, je me dirige vers le camping que j’ai repéré durant la journée. Je vais peut-être pouvoir profiter des plages de Lannion. J’ai appelé auparavant pour m’assurer d’avoir une place, mais pas de réponse, tant pis, ça sera une arrivée à l’improviste. Pas de chance, un samedi 16 juillet, tout est complet.
Le camping voisin affiche complet lui aussi. Des marcheurs arpentant le GR34 semblent eux aussi en quête d’un spot pour passer la nuit. Plus de place pour leurs tentes à priori. Je dégaine mon téléphone à la quête d’un camping de secours ou d’un emplacement de bivouac sur la vélomaritime, lorsque le gérant me fait signe qu’il a une micro place pour un vélo et une tente. Soulagement !
Je campe donc au camping de Kerdual qui dispose d’un accès direct à une plage. On m’indique également un petit snack installé sur la plage. Après 5 heures de vélo, je me sens totalement séduit par cette proposition. Le repas désydraté acheté plus tot – au cas où – fait pale figure face aux galettes que l’on me promet.
EuroVélo 4 : Jour 2 – Trébeurden à l’île de Bréhat
Après une nuit de qualité médiocre, je repars sous un magnifique soleil. J’ai l’habitude de peu dormir la première nuit en camping. À priori, mon corps à oublié le confort sommaire du petit matelas gonflable. C’est donc un peu groggy que je reprends la route. C’est l’excuse parfaite pour m’arrêter à la première boulangerie croisée, et faire le stock de viennoiseries. Il faut bien savoir se faire plaisir !
Côte de granit rose
Aujourd’hui, l’itinéraire de l’ev4 me gâte, je vais longer la fameuse côte de granit rose. Je suis parti assez tôt ce matin (7:30), et je pense avoir bien fait. La lumière est magnifique, et le fameux coté rose des rochers de granit affleurants la surface de l’eau est bien visible. Un dimanche matin, aussi tôt, l’ambiance est très paisible, je me régale !
Bivouac à Trégastel 🏕
En passant à Trégastel, je passe devant des gens ayant décidé de planter un petit bivouac juste devant la mer. Je pense que je reviendrai, pourquoi pas à pied cette fois, sur le fameux GR34.
Après ce magnifique début de journée, on s’éloigne un peu de la côte, la chaleur commence à monter, et ma petite nuit commence à se faire ressentir. Petite baisse de régime sur la fin de matinée.
13:30 : la chaleur se ressent vraiment, je fais une pause à l’ombre d’un arbre pour une power-nap de récupération, avant les 10 derniers kilomètres.
Camping à l’Arcouest 🏕
Pour cette nuit, je me suis éloigné quelques peu du parcours de la vélomaritime, pour passer par l’île de Bréhat. Je m’arrête au camping panorama du Rohou, où l’accueil est très sympatique. On m’a réservé un spot de camping avec vue sur l’île de Bréhat, je suis conquis, la vue est extraordinaire !
EuroVélo 4 : Jour 3 – Île de Bréhat à Saint-Brieuc
Aujourd’hui, on annonce une grosse vague de chaleur. De type chaleur caniculaire. Je me rends à Saint-Brieuc, où l’on annonce jusqu’à 41 degrés en fin d’après midi.
Le calcul est vite fait, je dois partir tôt, pour parcourir les 70 km me séparant de Saint Brieuc, avant que la chaleur ne soit trop forte.
⏰ 6:00 le réveil sonne, je me fais discret. Je replie ma tente et toutes mes affaires en moins de 30 minutes, pas de temps à perdre.
⏰ 6:30 c’est le départ, je me suis couché tôt, et je me sens reposé, bien plus que la veille.
⏰ 6:50 je passe à Paimpol, la ville est endormie, et le soleil pointe le bout de son nez, c’est magnifique.
⏰ 7:40 j’emprunte un petit détour (3-4 km) pour suivre un panneau “La route des falaises”, je ne suis pas déçu, la vue est splendide. Je crois que je suis récompensé pour mon réveil matinal, j’y songerai plus souvent !
⏰ 9:40 j’ai bien avancé, après 3 heures de route, je suis déjà à Saint-Quay-Portrieux. Il fait chaud, mais c’est largement supportable, mon plan pour éviter la chaleur fonctionne. Je m’arrête au bar “Le bon dieu sans confession” pour prendre un petit café. Je discute avec le patron, lui aussi cycliste. On parle des chemins alentours, de l’équipement en itinérance; ainsi je suis totalement revigoré au moment de repartir.
⏰ 12:00 je suis quasiment arrivé, après avoir multiplié les pauses pour admirer les paysages environnants. Je mange à l’ombre d’un arbre, à Plérin, avec quelques marcheurs. J’en profite pour faire une sieste. Le mercure affiche 34 degrés, il commence à faire trop chaud pour rouler à mon goût.
⏰ 13:00 je repars pour les quelques kilomètres me séparant de Saint Brieuc, mission accomplie !
EuroVélo 4 : Jour 4 – Saint-Brieuc à Saint Jacut de la Mer
Aujourd’hui, météo toute différente, la chaleur est encore présente, mais c’est l’orage qui rôde. Je sors le k-way jaune fluo, et me mets en route.
Au bout de 5 km, je rebrousse chemin, après m’être rendu compte que j’ai perdu mes tongs sur la route. Petit contretemps, mais je les retrouve. Je sors de Saint-Brieuc et m’abrite assez rapidement pour éviter la première averse de la journée.
C’est le jeu du chat et de la souris pendant toute la matinée. Étant donné que j’ai le temps, je prends le temps de m’abriter pour laisser passer la pluie lorsqu’elle surgit.
Cap Fréhel
Côté paysages, je ne suis pas en reste avec au programme aujourd’hui : Erquy, et le Cap Fréhel.
L’ambiance est différente de la côte de granit rose. Ici, la lande Bretonne est bien présente. La petite route jusqu’au cap est magnifique. Le trajet de l’EuroVélo 4 ne va pas jusqu’au cap lui-même, mais l’endroit vaut largement les quelques minutes de détour.
Ce n’est pas la végétation, mais plutôt l’impression de bout du monde, qui me rappelle fortement le Cap Reinga en Nouvelle-Zélande. Perché sur ce promontoir rocheux, on se sent tout petit.
Le soir je dors à Saint-Jacut de la mer. Je décide de faire un petit tour à vélo (pour changer), pour visiter le village et admirer le coucher de soleil. Détente totale.
EuroVélo 4 : Jour 5 – Saint Jacut de la Mer à Cancale
Dernière étape de ce petit périple le long de la vélomaritime, je me rends de Saint Jacut de la mer à Cancale.
Jusqu’ici, j’ai trouvé les indications de la voie vélo extrêmement précises, avec de nombreux panneaux indiquant où aller à chaque intersection. Sur cette étape, c’est un peu moins le cas, et je m’en remets un peu plus souvent au GPS pour m’indiquer la direction.
De même, jusqu’ici, la plupart du tracé se faisait sur de très petites routes peu empruntées, et sur cette section, j’ai trouvé que les routes étaient plus passantes, ce qui impacte parfois le charme de la balade.
Côté visites, la ville de Saint Malo vaut vraiment le détour, avec ses remparts, et ses fortifications maritimes environnantes ! Ayant déjà fait la visite de la ville, j’y passe sans m’attarder, et me dirige vers Cancale. Une dernière image idyllique de la Bretagne m’attend : une baie turquoise, avec quelques bateaux attendant leur propriétaire pour une prochaine virée.
C’est ici que s’arrête ce périple à vélo sur la côte nord bretonne, le long de l’EuroVélo 4. J’ai déjà parcouru d’autres voies vélo tel que la Loire à vélo, ou encore la Meuse à vélo, mais je dois dire que cette portion de l’ev 4 a placé la barre à un autre niveau.
Les paysages traversés sont vraiment fantastiques. Le fait de longer la mer une majeure partie du temps ne doit pas être étranger à ce sentiment… Vivement le prochain trip vélo !
Clément pour Toploc
2 comments
Clément,
Super ce récit sur l’eurovélo 4. Je comprends que tu t’es concentré sur la partie Bretagne Nord de la Vélomaritime. Combien de kilomètres as-tu parcouru au total ? Que penses-tu de la partie Normandie, Cotentin et Mer du Nord de la Vélomaritime ? Quel était le poids de ton équipement ?
Merci !
Guillaume
Wow ! Ca donne envie !